yoga-illustrationÀ l’occasion de la journée internationale du yoga du 21 juin, Kamlesh Patel nous explique ce qu’est réellement le yoga : un référentiel cohérent, et nous engage tous à nous demander si notre pratique yogique nous amène véritablement à l’état de yoga.

Êtes-vous connecté ?

Le yoga offre un moyen de nourrir et d’affiner notre corps, notre mental et notre âme, dans le but d’élargir la conscience à son potentiel ultime : ne faire plus qu’un avec la source de toute existence. Le yoga implique essentiellement l’union, la connexion. En sanscrit, yadhjyuti ithi yogah veut dire « ce qui relie ». La religion poursuit le même but, puisque le mot latin qui en est la racine, religare, signifie «relier». Mais qu’est-ce qui doit être relié ? En fait il y a tant de choses qui sont reliées et intégrées grâce au yoga, mais il s’agit avant tout de notre âme qui va réintégrer son état d’équilibre originel. Tel est le but de la pratique yogique. L’âme, dans sa sagesse, garde le souvenir de sa demeure originelle – l’équilibre absolu.

Finalement, le but du yoga est de trouver un état d’équilibre et de bonheur ?

Oui, tant que nous ne l’avons pas retrouvé tel qu’il régnait avant la création de l’univers, nous restons insatisfait. Même au sein de l’existence la plus luxueuse, le cœur aspire encore à quelque chose de mieux. Rien dans ce monde ne peut nous combler, tant que nous n’avons pas atteint l’état de samadhi d’avant la création. Et cela peut avoir lieu grâce à une pratique correcte. En cette Journée internationale du yoga, prenons un moment pour y réfléchir : est-ce que nos efforts nous amènent vraiment à l’état de yoga?

Quand nous pratiquons les asanas, le pranayama ou la méditation, à quoi nous relions-nous ?

Notre pratique quotidienne ou hebdomadaire nous fait-elle accéder à l’état de yoga, d’union. Les asanas visent à prendre soin du corps physique, elles ont leur utilité, mais elles ne représentent qu’une très petite partie du champ du yoga. Elles ne peuvent pas affiner les corps subtils ni toucher le corps causal, l’âme. Dans un précédent article, nous avons parlé des koshas, les enveloppes qui entourent l’être humain. Les asanas ne peuvent avoir d’effet que sur les koshas les plus extérieures – l’annamaya kosha et dans une certaine mesure la pranamaya kosha – et ce de façon purement temporaire. Alors comment la pratique des asanas pourrait-elle affiner le mental? Comment toucher l’âme? Il faut conjuguer les efforts.

Le yoga est un système complet, on ne peut pas pratiquer une discipline sans les autres ?

L’ashtanga-yoga est un ensemble complet qui comprend yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dhyana et samadhi. Si on ne choisit qu’une seule de ces activités parce qu’elle nous plaît, elle ne répondra qu’à l’aspect qui lui correspond. Ce ne sera pas le yoga. C’est comme si on choisissait de ne faire que ce qu’on préfère au travail. Qu’en dirait le patron? De même tout le système s’effondre si on ne se centre que sur yama, asana ou dhyana – rien ne marchera. Il faut trouver l’équilibre. Que peut faire un yogi en mauvaise santé, par exemple, même s’il a réalisé Dieu ? Il doit être à la fois en bonne forme physique et éveillé. Heartfulness enseigne la modération : l’équilibre dans nos activités. En fin de compte, le véritable état d’union vient d’une méditation appropriée, dhyana, mais tous les types de méditation ne se valent pas pour nous y conduire.

Et quel est le lien avec le samadhi ?

Le samadhi est le résultat de la méditation. Il existe différents stades de samadhi. En fait, à chaque étape de notre voyage, nous ferons l’expérience d’un samadhi différent, mais on distingue généralement trois types de samadhi. Le premier est un état totalement inconscient, pareil à une pierre, où l’on n’a aucune conscience de la condition que nous apporte la méditation. Le deuxième est un état semi-conscient, semblable au rêve, et le plus raffiné est l’état léger, conscient et naturel du sahaj samadhi. On l’atteint après avoir traversé les niveaux intermédiaires des états inconscients et semi-conscients. On parvient au samadhi naturel quand notre conscience est totalement immergée dans le stade ultime, ne faisant plus qu’un avec lui. Auparavant, le samadhi est un cheminement vers ce samadhi naturel.

Et que signifie ce mot, samadhi ?

Pour bien comprendre ce mot, samadhi, il faut savoir que « adhi » signifie « ce qui régnait avant la création». Quel était alors notre état de conscience ? C’est cela que nous devons retrouver. Tout ce que nous faisons dans notre pratique quotidienne doit donc nous aider à nous sentir connecté à notre source, sinon il ne s’agit pas réellement de yoga. Tout comme la concentration est le résultat de la méditation, le yoga est le résultat d’une pratique adéquate. Quand nous sommes connectés à cette source sublime, tout ce que nous faisons d’autre s’imprègne aussi d’une certaine fragrance qui en provient. C’est pour cela qu’on appelle également le yoga «efficacité dans l’action». Quand nous sommes connectés, toutes nos actions ont cette fragrance.

Karma, jnana et bhakti

On considère souvent le karma-yoga, le jnana-yoga et le bhakti-yoga comme les trois voies qui mènent à l’ultime. Dans le karma-yoga on évolue par l’action et le service. Dans le jnana-yoga, par la connaissance et l’éveil. Dans le bhakti-yoga, par l’amour, la dévotion et l’attachement. Il importe d’être sélectif et de choisir avec sagesse parmi les actions, les connaissances et les pratiques dévotionnelles, en se posant ce genre de questions :

  • Dans le karma-yoga, quelles actions et quel service me raffineront? Quels karmas me connecteront à la source?
  • Dans le jnana-yoga, quelles connaissances élèveront ma conscience? Quel jnana me connectera à la source?
  • Dans le bhakti-yoga, à qui s’adresse ma dévotion? Quelle forme de bhakti me connectera à la source?

Dans le karma-yoga, toute action doit élever le soi inférieur et l’amener à rechercher le Soi supérieur. Ces actions nous ennoblissent, et s’ennoblissent elles-mêmes, car il est dans notre nature innée de faire de notre mieux. Et le jnana-yoga? Dans son livre « Vers l’infini »1 , Ram Chandra de Shahjahanpur le décrit comme un dévoilement progressif de la sagesse et de la connaissance qui proviennent de l’expérience personnelle vécue au cours du voyage spirituel. Il dit que jnana, au vrai sens du terme, se réfère à la condition intérieure du mental qui se développe quand nous traversons divers états spirituels, liés aux nœuds ou chakras par lesquels nous passons. Jnana est en réalité la prise de conscience de la condition qui règne à chaque nœud. Notre voyage nous fait traverser de nombreux chakras, et la connaissance acquise continue à se développer à mesure que nous avançons. Tel est le véritable jnana-yoga. Enfin, quelle sorte de bhakti nous amène au stade de yoga ? En soi, la pratique du culte ne contribue guère à notre réussite. C’est par le cœur que l’amour s’exprime, il n’a pas besoin d’être exhibé dans des actes. Par exemple, au moment de nous coucher, sachant que nous allons méditer le lendemain, est-ce que nous nous réjouissons ? Est-ce que nous nous préparons à être dans un état de conscience propice?

Le supraconscient et le subconscient

Quand il est bien pratiqué, le yoga nous guide toujours dans la bonne direction. Dans la Bhagavad-Gita, Arjuna demande au Seigneur Krishna : «Comment faut-il mener sa vie?» Krishna répond: «Vis dans la conscience divine.» C’est donc de conscience qu’il s’agit. Selon Swami Vivekananda, nous tentons par le yoga, de mettre à profit notre potentiel de conscience. Dans la méditation avec transmission yogique, nous parvenons très rapidement à élever notre conscience jusqu’au supraconscient, d’où nous vient l’inspiration.

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