VANI KOLA, investisseur en capital-risque, nous explique comment elle a su trouver sérénité et équilibre entre le monde des affaires et de la finance, dans lequel elle évolue constamment, et sa vie familiale.
Ingénieur de formation, je suis devenue, par hasard, investisseur en capital-risque. Quand un jeune me demande quel est «le secret de ma réussite», je ne sais pas quoi lui répondre. D’abord, je ne dirais pas que j’ai réussi. Ensuite, le succès est pour moi un voyage plutôt qu’une destination. Ma plus grande réussite, c’est d’être capable d’accepter les revers et les échecs de la vie, tout en conservant le courage de prendre des risques; de ne pas avoir de regrets, tout en appréciant le moment présent. Je dois cela à ma pratique quotidienne de la méditation. C’est elle qui m’a permis d’avancer dans ce voyage à la découverte de moi-même et d’être déterminée dans mes actions. Dans mon parcours, les rôles d’entrepreneur, d’investisseur en capital-risque, de mère aimante et de fille attentionnée sont autant de facettes qui doivent coexister harmonieusement pour que je me sente entière.
J’ai commencé à pratiquer la méditation Heartfulness il y a une vingtaine d’années. À cette époque, en 1995, j’étais PDG d’une start-up en Californie. J’avais un enfant en bas âge et je me sentais constamment déchirée entre les exigences familiales et celles de mon travail. Ce stress se manifestait par un manque de patience, de la mauvaise humeur, la peur de l’échec et la culpabilité de ne jamais en faire assez; cela me dérangeait beaucoup. Mais après avoir commencé la pratique de la méditation, j’ai senti que l’univers m’apportait une solution.
Petit à petit, j’ai découvert mon potentiel; j’ai appris à prendre des risques tout en restant fidèle à mes convictions. Méditer chaque jour m’a libérée de la crainte de l’échec, et j’ai découvert qu’en me positionnant clairement dans mes décisions, je pouvais ressentir de l’empathie et accepter les différences avec respect.
Un corps et un esprit sains sont nécessaires dans ce monde en perpétuelle évolution. Et je pense que la pratique de la méditation serait également un plus pour les jeunes de la génération numérique, dont la capacité d’attention est moindre.
Il est important de prendre conscience que notre ego stimule l’ego de l’autre et provoque des conflits, que la peur nous rend indécis et que le pouvoir nous fait perdre la faculté d’empathie. J’ai aussi réalisé qu’en ayant moins de conflits intérieurs, je rencontrais moins de conflits à l’extérieur.
Être capable de percevoir les gens et les situations, de résoudre les problèmes et de prendre des décisions efficaces sont des savoir-faire recherchés dans le domaine du leadership. La méditation quotidienne m’aide à développer ces compétences clés.
De nos jours, les femmes sont censées posséder toutes ces qualités, tout en répondant aux multiples demandes qui s’adressent à leur cœur, à leur mental et à leur temps disponible. Pour atteindre cet équilibre, une femme doit être solidement enracinée. Nous avons beau travailler dur, l’impression diffuse de ne pas en faire assez, à la maison comme au travail, reste présente et nous laisse un sentiment de culpabilité.
La méditation que je pratique est présentée dans un livre récemment paru, The Heartfulness Way. Cela dit, il n’y a rien de tel que l’expérience. Je me suis engagée il y a vingt ans dans ce voyage à la découverte de moi-même… il reste pour moi une constante source d’inspiration et un ancrage quotidien.