Etre inspiré

«La théorie de l’évolution des anciens yogis sera maintenant mieux comprise à la lumière de la recherche moderne.»
Swami Vivekananda

Seriez-vous intéressé si quelqu’un vous disait qu’il existe un ensemble de pratiques simples qui aident à gérer tous les aspects de la vie quotidienne, tout en élevant le potentiel humain à un niveau qui dépasse l’imagination la plus folle? Cela attiserait pour le moins la curiosité de la plupart des gens.

En fait, cela correspond précisément à la description des pratiques du yoga, mais rares sont ceux qui s’en rendent compte. Le yoga comprend un ensemble holistique de pratiques qui visent au développement personnel et au bien-être du corps, de l’esprit et de l’âme. Il y a quelques milliers d’années, le grand sage Patanjali a répertorié les pratiques yogiques en vigueur en son temps et les a présentées dans un traité en huit étapes, qu’on utilise encore aujourd’hui. Il s’agit de l’ashtanga yoga.

Mais les pratiques du yoga ont évolué depuis Patanjali, surtout au cours des 150 dernières années, pour répondre aux besoins de l’époque. Dans cette série d’articles, KAMLESH PATEL décrit chaque étape du yoga à la lumière des pratiques yogiques modernes de Heartfulness. Il nous montre comment concilier nos pratiques spirituelles intérieures à la vie dans le monde, et comment affiner notre personnalité pour parvenir au véritable état du yoga – c’est-à-dire à l’efficacité dans l’action et à l’harmonisation des aspects spirituel et matériel de la vie.

YAMA: Les cinq vœux du chercheur

Yama est la première des huit étapes ou «membres» de l’ashtanga yoga de Patanjali. KAMLESH PATEL l’explique en détail et souligne son importance dans notre développement personnel et notre cheminement sur la voie de l’illumination.

Pourquoi le comportement a-t-il tant d’importance dans le domaine spirituel? Le domaine spirituel est-il d’ailleurs le seul concerné? Les êtres humains ont de tout temps apprécié la noblesse de caractère, la gentillesse, la générosité et l’humilité. Tout au long de l’histoire, on a vénéré les personnes qui incarnaient ces qualités ou ces principes.

Quand on se rappelle le sens du mot «yoga», cela devient plus clair. Il signifie union, intégration, unité – ce qui comprend l’intégration de nos états intérieur et extérieur. Nous ne pouvons pas être saints intérieurement tout en nous comportant de façon avide, arrogante et colérique, ce serait manquer d’intégrité. L’absence d’intégration n’est pas naturelle et elle entraîne des troubles de la personnalité; c’est à l’opposé d’un état holistique. En fin de compte, il n’existe pas d’intérieur et d’extérieur, mais un seul état de fluidité. Donc, si nous entreprenons un voyage spirituel, notre façon de nous comporter s’embarquera avec nous.

De nos jours, cet aspect du yoga est mal compris par ceux qui pratiquent le hatha yoga, comme par ceux qui se contentent de méditer et de faire leur pratique. Pourquoi? Peut-être parce que, pour changer, cela impliquerait de se regarder dans un miroir psychologique. La spiritualité n’est pas une voie pour les timorés. Swami Vivekananda disait: «J’ai besoin de lions, pas de moutons.» Vous êtes-vous demandé pourquoi un être d’une telle stature a pu dire ça? Parce qu’à chaque instant nous devons travailler sur nous-mêmes pour affiner notre mode de vie, si nous voulons que notre âme s’épanouisse.

Tandis que la méditation avec la transmission yogique nous transforme rapidement de l’intérieur, en faisant fondre ce qui fait obstacle à notre progression, en s’attaquant à la racine de nos limitations, la vie exige de nous davantage. Notre monde intérieur peut bien s’étendre et évoluer, mais si notre personnalité et notre style de vie ne suivent pas, nous continuerons à tourner en rond, comme des petites souris dans leur roue. Nous ne pourrons pas avancer dans notre voyage.

Quel genre de vie doit donc mener un chercheur de lumière? Lorsque Patanjali définit son ashtanga yoga, il y a des milliers d’années, il considéra le raffinement de la personnalité et du mode de vie comme faisant naturellement partie de la pratique. C’est ce qu’il expose dans les deux étapes intitulées yama et nyama. Aujourd’hui, nous allons découvrir les qualités décrites par Patanjali dans la première, yama. J’aime bien les présenter comme les cinq serments du chercheur.

Le mot «yama» a différentes significations. En sanskrit, il signifie «régulation» ou «autodiscipline». Ram Chandra de Fatehgarth a écrit(¹): «Yama est l’abandon des faux sentiments et des fausses pensées. Yama signifie renoncer. Yama est le renoncement à ce qu’il y a d’indésirable dans notre cœur.» Yama est donc l’élimination de tout ce qui n’est pas nécessaire à notre voyage spirituel.

(¹)Ram Chandra de Fatehgarth, Œuvres complètes tome 2, SRCM, Inde

Dans la mythologie hindoue, le dieu de la mort s’appelle aussi Yama. Comment associer l’idée de la mort au raffinement du mode de vie? Pour répondre, il faut avoir une bonne compréhension de la vie elle-même. La vie physique commence à la conception et se termine avec le retrait de l’âme. Et il ne s’agit pas là de suicide. Le vrai secret consiste à «mourir» tout en étant vivant, à transcender le «je» pour devenir universel. La méditation est aussi un processus où l’on transcende consciemment le soi individuel pour pouvoir se fondre dans la conscience universelle.

On peut le dire d’une autre façon: «Vivez comme si vous alliez mourir d’un instant à l’autre.» Ce rappel constant de yama associé à la mort pourrait sembler morbide, mais il y a une immense sagesse cachée dans cette pensée: il s’agit de transcender le «je» de l’ego avec amour. L’ego peut être une force très restrictive – il ne laisse pas la vie s’épanouir – mais lorsque cette transcendance a lieu, il devient notre allié, car son but est alors d’évoluer. La volonté de l’ego, qui était centrée sur la conscience individuelle, cherche maintenant à être en accord avec la conscience universelle. Notre erreur consiste à penser qu’il est question de la mort physique. Il ne s’agit pas de la mort du corps, mais de celle de l’identité que nous nous sommes créée – ces couches de notre persona qui se sont accumulées dans le corps subtil. La transcendance, c’est un tel raffinement du corps subtil qu’il en atteint une pureté et une expansion dépouillées de toute lourdeur individuelle.

Ce raffinement comporte deux aspects. Le premier consiste à décharger le corps subtil de toute lourdeur – due aux impressions que nous avons accumulées dans le passé – afin qu’il devienne aussi léger que possible et que la conscience s’élève de plus en plus haut. Dans le yoga, on appelle ces impressions les samskaras. Ce processus mène à la mort de notre propre trame de complexités – nos croyances, nos émotions, nos peurs, nos habitudes et nos désirs. Beaucoup de gens tentent de se dégager de leur passé par la psychanalyse ou par une thérapie au niveau mental, alors que le nettoyage yogique, selon la pratique Heartfulness, retire la racine même du problème, les samskaras, en purifiant directement le corps subtil. Ce processus est si efficace que les impressions d’une vie entière peuvent être éliminées en une seule méditation avec un formateur.

Mais si nous ne travaillons pas aussi à supprimer les comportements qui sont les manifestations extérieures de ces impressions, nous finissons par recréer les mêmes lourdeurs. Comme la souris dans sa roue, nous tournons en rond, supprimant les samskaras, les recréant, les supprimant, les recréant. Ce cycle est sans fin, à moins que nous ne changions de comportement et de mode de vie.

Le deuxième aspect consiste à poursuivre le raffinement des quatre fonctions principales du corps subtil – la conscience, le mental pensant, l’intellect et l’ego:

  • Avec la méditation sur le cœur, le mental s’approfondit en passant de la pensée au ressenti, puis au simple état d’être, pour finalement atteindre le «dédevenir» ou l’inconnaissance, en allant vers le rien. Il s’affine pour atteindre l’état le plus subtil possible.

  • L’intellect s’approfondit en devenant intelligence, puis intuition, puis sagesse, pour ensuite parvenir, au-delà de la sagesse, à un stade appelé inconnaissance ou ignorance supérieure qui à la fin disparaît lui aussi. C’est désormais d’en haut que nous serons guidés.

  • En se raffinant, l’ego passe peu à peu d’une focalisation égoïste sur le «je» à l’altruisme et à la générosité du cœur, puis à une humilité et une acceptation absolues. Pour finir il ne reste que l’état le plus subtil de l’identité.

  • Lorsque ces trois corps subtils sont affinés, la conscience, libérée de ses entraves, peut s’étendre et atteindre son état infini en fusionnant avec la conscience universelle.

Si tout cela pouvait être atteint grâce à la seule pratique spirituelle, tout le monde parviendrait à destination en un instant. Mais l’ego passe-t-il facilement de l’égoïsme à la générosité du cœur? Pas sans luttes! Faisons-nous facilement confiance à la sagesse de notre cœur, dans la félicité de l’état d’inconnaissance, en nous en remettant totalement à quelque chose de plus élevé? Cela signifierait ignorer les pour ou les contre de notre esprit rationnel, dictés par nos principes et nos constructions personnelles. Il faut du temps pour lâcher tout cela et laisser notre conscience prendre son envol dans l’universalité. C’est un processus qui demande que yama et nimaya accompagnent étroitement notre pratique.

Cette transcendance nous permet pourtant de faire l’expérience de la vraie vie pour la première fois. Qu’est-ce que la vraie vie? C’est vivre avec le cœur; c’est une vie connectée à l’éternel et à l’immortel; une vie où il n’y a ni félicité, ni chagrin, ni plaisir ni douleur. C’est la transformation qui nous conduit à la sagesse de l’autodiscipline, ou yama.

C’est pourquoi Heartfulness commence avec les trois dernières étapes de l’ashtanga yoga de Patanjali – dharana, dhyâna, et leur point culminant, samadhi – afin de développer la capacité intérieure et la vitalité qui mènent à l’autodiscipline et à la noblesse. La transformation intérieure devient ainsi le catalyseur qui provoque le changement extérieur. Ensuite, les cinq autres étapes prennent naturellement appui sur l’équilibre nouvellement acquis par le mental.

Il est plus efficace de procéder ainsi que de tenter d’affiner le caractère de l’extérieur en transformant notre personnalité, car le changement de comportement est plus accessible à quelqu’un qui a un manomaya kosha, c’est-à-dire une enveloppe du mental, bien développé. Ce changement n’est évidemment pas possible chez quelqu’un portant encore dans le cœur les samskaras du désir, de l’inquiétude, de la colère, de la peur ou de la culpabilité. La transformation ne peut pas être réelle si elle est artificiellement imposée de l’extérieur.

La littérature yogique utilise une très belle image pour décrire cet état d’autodiscipline conféré par yama: on est dans ce monde mais pas de ce monde; et on le symbolise par le lotus qui pousse dans la boue mais n’est pas pollué par elle et qui, au contraire, rayonne de pureté et de beauté.

Voici donc les cinq vœux du chercheur qui incitent à vivre courageusement et à ne pas s’éloigner d’une vie noble: ahimsa, aparigraha, satya, brahmasharya, asteya.

Nous allons les examiner en détail: En accueillant la véracité, la non-possessivité, la modération, l’honnêteté et la non-violence, on vise à faire régner la paix en nous. La paix est toujours présente, elle est notre nature. Mais nous la perdons quand nous nous laissons aller au mensonge, à la malhonnêteté, à la cruauté, à la violence et à l’égoïsme de la possessivité. Mais si la paix devenait un moyen d’atteindre un but, quel qu’il soit, cet acte même serait un obstacle à notre évolution.

Non-violence: ahimsa

Le premier yama commence par l’amour. La loi divine fondamentale qui gouverne la vie est: «Aime tout être et toute chose». Si nous gardons au cœur l’idée de blesser quelqu’un ou de détruire quelque chose, nous échouons dès le premier pas. Les gens qui veulent causer du tort aux autres peuvent aisément devenir des démons s’ils perfectionnent cette aptitude; il est donc important d’aimer de façon désintéressée, inconditionnelle et joyeuse. Telle est l’essence d’ahimsa. Mais je pense qu’il y a plus que cela dans la notion d’ahimsa. Pratiquer ahimsa peut nous empêcher de blesser autrui, ce qui est déjà bien, mais il est encore plus nécessaire d’avoir de la compassion, et d’agir non seulement pour éviter de causer du tort aux autres, mais aussi pour leur apporter du réconfort.

Il est facile de comprendre que le fait d’éprouver de la sympathie pour quelqu’un nous amène finalement à l’amour. Alors, quand on aime tout être, comment pourrait-on se montrer violent ou blesser les autres? Lorsque nous aimons, nous sommes prêts à sacrifier notre confort, nos possessions et pour finir nous-même. N’est-ce pas de la compassion? Il est triste de voir des gens s’entre-détruire sous l’emprise de la haine.

Être véridique: satya

Le deuxième yama consiste à être vrai envers soi-même. Nous connaissons la célèbre phrase de Shakespeare: «Par-dessus tout, sois fidèle à toi-même.»

Soyez sincère, naturel et authentique. Dites ce que vous pensez et pensez ce que vous dites. Pas d’arrière-pensées. Pas de masques. Pas de camouflage. Ne dissimulez pas vos erreurs. Dans la sincérité se manifestent l’innocence de l’enfant, la pureté et la simplicité. Être véridique, tout en veillant à ce que la vérité ne blesse jamais le cœur de quelqu’un, n’est possible que si ahimsa est devenu partie intégrante de nous-même.

Quand nous ne suivons pas ce que dit notre cœur, nous prenons parfois une mauvaise direction. Nous souffrons du manque de sincérité de notre cœur, et des contraintes qui en résultent. Cela nous conduit à un manque d’authenticité. Notre monde intérieur en est perturbé et nous prenons de mauvaises habitudes. Soyez donc toujours véridique et cultivez votre pureté intérieure.

Lorsque nous blessons les autres, même involontairement, nous nous sentons souvent coupable, et supprimer la culpabilité est une des fonctions importantes de yama. On ne peut pas le faire par la méditation ou le nettoyage, mais par un état de prière, de repentance et d’abandon authentiques au moment du coucher. C’est un aspect important de la véracité – accepter nos manquements avec humilité et les offrir sincèrement dans notre prière. Cela purifie notre système en éliminant les sentiments de culpabilité, qui sont les impressions les plus difficiles à dissiper.

L’honnêteté (ne pas voler): asteya

Quand nous marchons sur le chemin de la vérité, l’amour dans le cœur, l’honnêteté rayonne dans notre existence. Elle se manifeste dans nos pensées, nos paroles, nos actes, et notre seule présence booste la boussole morale de ceux qui nous entourent. L’honnêteté est le résultat d’une vie menée dans la non-violence, ahimsa, et nourrie par la vérité, satya. Il n’y a aucun désir en nous de convoiter ni de voler ce qui appartient à autrui. Ne pas blesser et ne pas voler les autres n’est pourtant que le minimum. Si nous pouvions y ajouter notre compassion, les autres se sentiraient encore mieux, seraient réconfortés. Et cela suffit-il de ne pas dérober de la nourriture aux affamés? Là aussi, nous avons sûrement assez de compassion pour que ceux qui ont faim reçoivent ce dont ils ont besoin.

La modération des sens: brahmacharya

Brahmacharya a été compris de façon restrictive comme étant le célibat, alors qu’il s’agit d’un état de modération de toutes nos facultés. Le mot est composé de Brahm et charya. «Charya» signifie habiter, donc «celui qui habite Brahm, Dieu» est appelé à juste titre un brahmacharya. Prétendre devenir un brahmacharya grâce à des règles imposées de l’extérieur, c’est mettre la charrue avant les bœufs, c’est artificiel. La modération résulte de la purification de notre condition intérieure par la pratique Heartfulness, qui nous apporte un état d’équilibre. Quand nous demeurons dans cet état, tous nos actes et toutes nos pensées ont de façon naturelle la qualité de Brahman. Dans la pratique Heartfulness, on atteint cet état de modération en méditant régulièrement sur le point A et en nettoyant le point B. Pour une personne dans cet état, la procréation est un acte naturel et sacré. Un acte qui est beau, tant que nos désirs n’en deviennent pas les esclaves.

L’attitude de non-possessivité envers les choses de ce monde: aparigraha

Le cinquième yama est la non-possessivité. Il est l’aboutissement des quatre premiers: l’amour, la véracité, l’honnêteté et la modération. Nous commençons alors à vivre comme si nous étions «dans ce monde, mais pas de ce monde», tel le lotus. Cela signifie simplement que même si vous êtes habité par quelque chose, vous n’êtes pas possédé par cela, ni affecté par sa présence ou son absence. Imaginez l’arrogance d’un sannyasi qui semble avoir renoncé à tous désirs et toutes possessions mais qui s’enorgueillit de sa renonciation! Il a beau avoir renoncé, il reste arrogant. Il est maintenant possédé! Cet ego lui sera fatal. Il ne servira à rien et n’aura aucune valeur dans la dimension supérieure.

Songez à l’écart émotionnel entre l’idée d’appartenance et celle de possession. Quand on a un sentiment d’appartenance, on se sent fier. C’est totalement différent du sentiment de possession! Prenons une situation de la vie quotidienne, où votre mère vous prépare des repas et vous sert avec beaucoup d’amour. Puis une autre circonstance où, votre mère s’étant absentée, vous devez aller dîner chez un ami et vous êtes très reconnaissant envers sa mère de vous recevoir. Imaginez encore une autre scène. Il pleut et vous trouvez un abri sous l’auvent de quelqu’un. Vous éprouvez de la gratitude envers le propriétaire de la maison. Exprimons-nous pareille gratitude à notre mère ou à notre foyer? Généralement pas. Pourquoi? Parce que nous les tenons pour acquis, nous avons le sentiment qu’ils nous appartiennent. La possessivité crée en quelque sorte une distance. Le sentiment d’appartenance nous rapproche.

Au cinquième yama, nous développons naturellement une conscience de nos devoirs, non pas de façon contrainte, mais parce que nous considérons les autres avec la générosité intérieure de notre cœur. Notre comportement reflète la courtoisie naturelle qui consiste à faire passer les autres en premier et à en prendre soin, puisque nos actes et nos pensées ne dépendent plus de nos désirs propres. Nous ne sommes plus poussé par notre aversion ou notre attirance pour des personnes, des lieux ou des choses. Nous vivons notre vie simplement, avec dévotion et dans un état naturel et spontané de non-attachement. Ce n’est pas que nous soyons détaché, mais nous aimons de façon naturelle toute personne et toute chose, sans discrimination, inconditionnellement. Dans la pratique Heartfulness, la méditation sur le point A aide à développer cette vertu.

Ces cinq qualités dépendent de l’amour. Un cœur aimant, joyeux et content crée un environnement qui fait fleurir la vie, sans aucune contrainte ni faux-semblant. Un chercheur spirituel qui possède les cinq attributs de yama ne sera plus alourdi par l’égoïsme. Même s’il accomplit des miracles et fait étalage de ses possessions, il n’est ni centré sur lui-même, ni cupide, ni avide.

A quel moment notre intérêt pour ces cinq qualités devient-il si vif que nous éprouvons une grande joie à les cultiver? C’est lorsque nous réalisons qu’elles jouent un rôle essentiel – préparer notre cœur dans un seul but: la purification de la conscience. Ces cinq qualités constituent nos fondations spirituelles. En fait, aucune spiritualité n’est possible sans elles, et ce sont elles qui nous préparent à vivre de plus belles et nobles expériences. Quand nous ne désirons plus rien de personne, ni même de Dieu, c’est alors que les portes s’ouvrent.

C’est un peu comme avec les banques. Quand on a un urgent besoin d’argent, elles ne nous aident généralement pas, tandis que lorsqu’on n’en a absolument pas besoin, elles viennent nous en proposer. De même, quand Dieu trouve une âme satisfaite, il donne davantage. Les dons du ciel descendent sur ceux qui ont renoncé à tout pouvoir. Si nous demandons le pouvoir, il nous est refusé. La nature fait de même: les pouvoirs sont accordés automatiquement à celui qui dit qu’il n’en n’a pas besoin.

Si vous vous sentez découragé devant l’appel de ces cinq vœux, je vous laisse avec ces vers du poète H.W. Longfellow:

Ni le plaisir ni le chagrin
Ne sont notre destination ou notre chemin;
Mais l’action, pour que chaque lendemain
Nous trouve plus avancé que la veille.

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