Le Dr JOE DISPENZA nous communique les résultats de ses recherches sur la cohérence cœur-cerveau et nous montre comment passer de «penser» à «sentir», grâce à l’instrument de perception qu’ est notre cœur.
Depuis que nos ancêtres ont commencé à graver leur histoire sur les parois des cavernes et les tablettes de pierre, comme un fil rouge traversant les âges, le cœur a toujours représenté un symbole de santé, de sagesse, d’intuition, de guidance et d’intelligence supérieure. Les anciens Égyptiens pensaient que c’était le cœur – ieb comme ils le qualifiaient –, plutôt que le cerveau, qui était le centre de la vie et la source de la sagesse humaine.
Nous savons que le cœur, au-delà de son rôle évident de nous maintenir en vie, n’est pas simplement une pompe musculaire qui fait circuler le sang dans notre corps, mais un organe capable d’influencer nos sentiments et nos émotions. C’est un organe sensoriel qui nous guide dans nos prises de décision, et nous aide à nous comprendre nous-mêmes et à découvrir notre place dans le monde. C’est un symbole qui transcende le temps, les lieux et les cultures. Il est bien connu que lorsqu’on est connecté au savoir intérieur du cœur, on peut puiser dans sa sagesse et se laisser guider au mieux par cette source d’amour.
Chacune de nos pensées produit une chimie qui lui correspond, laquelle à son tour crée une émotion. De ce fait, nous ne sommes influencés que par les pensées qui coïncident avec notre état émotionnel. Nous savons maintenant que lorsque nos étudiants sont centrés sur leur cœur et qu’ils ont un sentiment de plénitude et d’unité, ils se rapprochent de leurs rêves.
Quand ils éprouvent des sentiments de gratitude, d’abondance, de liberté ou d’amour, toutes ces émotions font bon accueil aux pensées qui s’accordent avec elles. Les émotions centrées sur le cœur nous ouvrent l’accès à l’esprit subconscient, ce qui nous permet de programmer le système nerveux autonome (SNA) pour qu’il soit en adéquation avec les pensées d’un changement à venir.
Nous savons aussi que, si les étudiants vivent dans un sentiment de peur ou de manque, tout en s’ efforçant de penser qu’ils sont dans l’abondance, cela n’aura aucun effet significatif, car un changement ne peut se produire que lorsque les pensées sont alignées avec l’état émotionnel du corps. Ils peuvent cultiver des pensées positives tant qu’ils veulent – sans une émotion ou un sentiment de même nature que ces pensées, le message ne sera ni ressenti ni compris par le reste du corps.
On peut donc répéter «je n’ai pas peur» à en perdre le souffle, si ce qu’on ressent réellement est de la peur, cette pensée n’ira jamais plus loin que le tronc cérébral; cela signifie que le corps et le SNA n’ont pas reçu le signal de s’orienter vers une nouvelle destinée. C’est le ressenti qui produit la charge émotionnelle (l’énergie) qui stimulera le SNA et l’incitera à choisir cette autre voie. Sans le ressenti, le cerveau et le corps – la pensée du bien-être et la sensation de bien-être – restent déconnectés et il ne nous est pas possible d’incarner ce nouvel état d’être.
C’est uniquement en modifiant son énergie qu’on peut produire des effets plus cohérents. Quand on cultive quotidiennement des émotions élevées, le corps, dans son intelligence innée, commence à accomplir certains changements génétiques. En effet, notre corps croit que l’émotion qu’il accueille provient d’une expérience que nous sommes réellement en train de vivre. Ainsi, lorsqu’on ouvre le centre du cœur, qu’on s’entraîne à ressentir une émotion avant d’en avoir fait l’expérience, et qu’on l’assortit d’une intention claire, le corps répond comme s’ il vivait cette expérience future. La cohérence cœur-esprit influence alors la chimie et l’énergie du corps de multiples façons.
C’est uniquement en modifiant
son énergie qu’on peut produire
des effets plus cohérents.
Quand on cultive quotidiennement
des émotions élevées, le corps,
dans son intelligence innée,
commence à accomplir certains
changements génétiques.
Si la cohérence cœur-cerveau trouve son origine dans le cœur, et si la synchronisation de ces deux organes a pour résultat une santé et des performances optimales, il vaut la peine de prendre chaque jour le temps de se focaliser sur le centre du cœur et de le stimuler. En choisissant délibérément de ressentir les émotions positives du cœur plutôt que d’attendre qu’elles soient suscitées par quelque chose d’extérieur, on devient ce qu’on est destiné à être – une personne qui a le pouvoir du cœur. Quand on vit selon son cœur, on choisit naturellement l’amour, et on le manifeste spontanément par de la compassion, ainsi qu’en prenant soin de son bien-être, de celui des autres et de celui de la planète Terre. Grâce à notre partenariat avec le HeartMath Institute, nos étudiants ont démontré qu’avec de la pratique on peut réellement produire, réguler et entretenir des émotions et des sentiments élevés – indépendamment des événements extérieurs.
Lors de nos ateliers organisés dans le monde entier, nous apprenons à nos étudiants à établir la cohérence cœur-cerveau par la pratique de la régulation des rythmes cardiaques qui maintiennent les émotions à ce niveau élevé. Nous mesurons ensuite leurs acquis à l’aide de moniteurs VFC (variabilité de la fréquence cardiaque). Pendant les méditations guidées, nous demandons à nos élèves de s’abandonner à des sentiments de gratitude, de joie et d’amour et nous les encourageons à le faire quotidiennement en dehors des cours. Car lorsqu’on décide de s’asseoir régulièrement dans un état de cohérence cardiaque, cela devient une habitude.
J’espère qu’avec suffisamment de pratique nos élèves pourront remplacer les vieux scénarios mentaux de dévalorisation, de peur ou d’insécurité par des états plus élevés et qu’ils tomberont profondément amoureux de leur vie. Nombre d’entre eux ont démontré qu’ils avaient pu effectivement obtenir des résultats positifs, mesurables et tangibles dans leurs vies, simplement en changeant le paradigme de leurs pensées et de leurs sentiments. Ces êtres dévoués retournent ensuite chez eux, et les effets bénéfiques produits dans leur existence se propagent autour d’eux en se répercutant positivement sur leur famille et leur communauté. Et l’influence vibratoire d’harmonie et de cohérence qu’ils développent s’étend de plus en plus dans le monde.
C’est en s’appliquant continûment à réguler des états émotionnels intensifiés que ce ressenti constant d’émotions élevées crée peu à peu une nouvelle base de référence. Celle-ci suscite alors en permanence un nouveau type de pensées correspondant à ces sentiments élevés. La somme de ces nouvelles pensées amène l’esprit à un autre niveau, ce qui déclenche davantage d’émotions correspondant à ces pensées, renforçant ainsi cette nouvelle base de référence. Lorsque cette boucle de rétroaction entre le cœur (le corps) et l’esprit (le cerveau) se produit, on se trouve dans un état entièrement nouveau – on a conscience de l’infinitude de l’esprit, et on ressent l’énergie d’une gratitude et d’un amour profonds. Ce processus doit être répété pour que le corps puisse se reconditionner, les circuits du cerveau se modifier et les fonctions biologiques se reconfigurer, afin de les adapter à ce nouvel état d’être. On diffuse alors, de façon naturelle, automatique et régulière, une autre qualité d’énergie dans le champ électromagnétique. Elle représente qui on est, ou qui on est devenu.
On pourrait écrire d’innombrables livres d’histoire en partant des émotions incohérentes. Les émotions de survie, telles que l’accusation, la haine, la rage, la rivalité et la vengeance, ont donné lieu à une interminable et vaine succession de souffrances, d’oppressions et de morts – qu’il s’agisse d’une tragédie shakespearienne, d’un génocide ou d’une guerre mondiale. Elles ont conduit les humains à vivre dans l’opposition et le conflit plutôt que dans la paix et l’harmonie. Or nous nous trouvons à un moment de l’histoire où nous pouvons briser ce cycle, un moment charnière dans l’histoire de l’humanité où la sagesse ancienne et la science moderne se rejoignent, nous fournissant la technologie et les connaissances scientifiques qui nous permettraient de gérer plus efficacement nos émotions, mais aussi de mieux comprendre leur impact sur notre santé, nos relations, nos niveaux d’énergie et notre évolution personnelle et collective. Il n’est pas besoin de déplacer des montagnes – il suffit de changer notre état d’être intérieur. Cela nous permet de modifier notre façon d’agir les uns avec les autres, et ainsi de remplacer des situations stressantes par des expériences positives qui nous donnent de l’énergie, comblent notre esprit et nous procurent un sentiment de complétude, de connexion et d’unité. Le cerveau est capable de penser, mais quand on transforme le cœur en un instrument de perception, il sait.