ashtanga-yoga-samyama-4eme-partieSeriez-vous intéressé si quelqu’un vous disait qu’il existe un ensemble de pratiques simples qui aident à gérer tous les aspects de la vie quotidienne, tout en élevant le potentiel humain à un niveau qui dépasse l’imagination la plus folle? Cela attiserait pour le moins la curiosité de la plupart des gens.

En fait, cela correspond précisément à la description des pratiques du yoga, mais rares sont ceux qui s’en rendent compte. Le yoga comprend un ensemble holistique de pratiques qui visent au développement personnel et au bien-être du corps, de l’esprit et de l’âme. Il y a quelques milliers d’années, le grand sage Patanjali a répertorié les pratiques yogiques en vigueur en son temps et les a présentées dans un traité en huit étapes, qu’on utilise encore aujourd’hui. Il s’agit de l’ashtanga yoga.

Mais les pratiques du yoga ont évolué depuis Patanjali, surtout au cours des 150 dernières années, pour répondre aux besoins de l’époque. Dans cette série d’articles, KAMLESH PATEL décrit chaque étape du yoga à la lumière des pratiques yogiques modernes de Heartfulness. Il nous montre comment concilier nos pratiques spirituelles intérieures avec la vie dans le monde, et comment affiner notre personnalité pour parvenir au véritable état du yoga – c’est-à-dire à l’efficacité dans l’action et à l’harmonisation des aspects spirituel et matériel de la vie.

SAMYAMA

4ème partie

Dharana • Dhyana • Samadhi

Le samadhi est la huitième étape de l’ashtanga yoga de Patanjali. Il est considéré comme l’aboutissement du yoga, comme un état intérieur de pureté et d’équilibre, où nous rejoignons notre état originel. Au cours de notre pratique yogique, en progressant vers cet état originel, nous rencontrons divers stades ou aperçus du samadhi. Dans ce dernier article de la série, Kamlesh Patel nous explique ces différentes expériences et la façon dont notre pratique nous conduit à la finalité de notre existence.

Nous voilà parvenus au véritable but du yoga, au zénith de cette pratique, à cet état très recherché du samadhi. Le mot «samadhi» signifie simplement «ce qui régnait avant la création», l’état d’équilibre absolu de l’unité, du «rien», de la vacuité totale. Notre âme a toujours eu soif de cet état d’équilibre ultime et, jusqu’à ce que nous l’ayons atteint en nous, elle sera toujours insatisfaite, quoi que nous fassions dans la vie. Lorsque nous parvenons à maintenir cet état de samadhi dans toutes nos activités, à la fois temporelles et spirituelles, le vrai bonheur vient spontanément, même lorsque nos actions échouent. Cela ne nous affecte pas.

Le samadhi est l’ultime relaxation spirituelle et l’ultime concentration sans effort, et il est considéré dans le yoga comme l’aboutissement de l’existence humaine. On pourrait même dire qu’il est la raison de notre existence en tant qu’espèce. Chaque espèce a un but sur terre, le nôtre est de retourner à l’état d’origine, et pour y parvenir, nous disposons d’un spectre de conscience d’un ordre suffisamment élevé. Les autres étapes de l’ashtanga yoga ne sont qu’un entraînement et une préparation pour nous permettre d’accomplir cette tâche. C’est dans ce but que nous affinons notre posture, notre respiration, nos pensées, les messages de nos sens et nos réactions comportementales au monde extérieur. C’est dans ce but que nous tournons toutes nos facultés vers l’intérieur et méditons. Nous rentrons à la maison.

ashtanga-yoga-samyama-4eme-partieLES ÉTAPES DU SAMADHI

Dans sa forme pure, le samadhi est cet état ultime, mais nous en expérimentons aussi divers aperçus ou étapes tout au long de notre voyage. Ces expériences varient en fonction de la perspective que nous offre le stade que nous avons atteint. Nous voyons donc l’état ultime selon la position où nous nous trouvons au moment présent, et cela devient notre expérience actuelle du samadhi. Dans la voie Heartfulness, nous convions jour après jour ces états de samadhi afin de les rendre permanents. Lorsque les pratiquants parlent de leurs expériences de samadhi pendant la méditation, on voit qu’elles varient d’une personne à l’autre et, pour la même personne, selon les différentes étapes de son voyage. Le samadhi a une fragrance différente à chaque point ou chakra, et aussi à l’intérieur de chaque chakra, lorsque nous accédons à d’autres niveaux. Cela continue à changer jusqu’au moment où, finalement, nous expérimentons tous ces états simultanément. Quand nous sommes parvenus au chakra 12, par exemple, nous avons déjà expérimenté d’infinies variations de samadhi.

Les étapes du samadhi ont été décrites de nombreuses façons dans les textes classiques du yoga. Dans ses Yoga Sutras, Patanjali dépeint les niveaux les plus bas du samadhi comme l’expérience de l’inconscience semblable à la pierre, où nous ne ressentons rien et sommes inconscients de ce qui se passe, parce que nous avons voyagé dans des parties de notre esprit qui sont au-delà de notre perception consciente. Au deuxième niveau, nous sommes dans un samadhi subconscient semblable au rêve, et au plus haut niveau, nous sommes pleinement éveillés et conscients dans notre absorption. C’est ce qu’on appelle le sahaj samadhi. Bien sûr, j’évoque là de grandes catégories pour faciliter la compréhension.

Le sahaj samadhi est une condition où nous sommes profondément absorbés dans la méditation, et en même temps pleinement conscients de tout ce qui se passe. Dans les Yoga Shastras, c’est ce qu’on appelle la condition turiya, ou le quatrième état. Là, notre vision est totale. Quand nous apprenons à garder cet état pendant toute la journée, nous pouvons alors simultanément nous concentrer sur notre travail, sur l’environnement, sur la télévision, sur un événement extérieur et, tout en restant en communion avec notre état spirituel, avec la condition qui règne en nous, percevoir ce qui est sur le point de pénétrer dans notre système, les pensées qui surgissent et la prochaine chose à faire. Nous observons paisiblement tout cela simultanément. C’est ce que le yoga appelle l’état turiyatit, où, les yeux ouverts, nous avons une conscience à trois cent soixante degrés. Il n’est pas nécessaire de se concentrer sur une chose en particulier. Dès que nous nous concentrons sur une chose, ce n’est plus de la méditation, mais de la concentration.

Dans sa forme pure, le samadhi est l’état ultime, mais nous en expérimentons aussi divers aperçus ou étapes tout au long de notre voyage. Ces expériences varient en fonction de la perspective que nous offre le stade que nous avons atteint.

AFFINER LES CORPS SUBTILS POUR FAIRE L’EXPÉRIENCE DU SAMADHI

Vouloir faire l’expérience du samadhi quand les corps subtils ne sont pas affinés ne peut mener qu’à un lointain reflet de la Réalité. Quand les couches les plus pesantes sont enlevées de notre système et que nous transcendons les koshas, les différentes enveloppes du système humain, le samadhi a une saveur différente. C’est comme voir le fond d’un étang à travers une eau limpide et cristalline au lieu d’une eau boueuse et agitée. Plus il y a de sédiments dans l’eau, plus celle-ci est agitée, plus notre vision est obscurcie et moins nous sommes conscients de ce qui se passe.

Nous avons piégé notre âme dans la lourdeur, l’agitation et la complexité du fait de nos samskaras – les impressions du passé que nous avons accumulées, et les couches formées par les graines des futurs samskaras – et à cause de notre ego. Tant que notre voyage intérieur n’a pas traversé les cinq points de la région du cœur appelée pind pradesh, nous restons prisonniers de la dualité, des opposés ou dwandwas, des «j’aime» vs «je n’aime pas», des attirances vs l’indifférence, de la satisfaction vs l’insatisfaction, de la clarté vs la confusion, et de tout le spectre des émotions qui caractérisent la vie humaine. Ces émotions comprennent: l’avidité, la jalousie, la luxure, la culpabilité, le ressentiment, l’apitoiement sur soi-même et les préjugés, en opposition au contentement; l’anxiété et l’inquiétude versus la paix; la haine et la colère versus l’amour et la compassion; la peur versus le courage. Quand notre mental est la proie de ces polarités opposées, celles-ci deviennent les graines de la transmigration de l’âme de vie en vie, du passage d’un corps à un autre, dans le processus que nous appelons réincarnation ou renaissance.

ashtanga-yoga-samyama-4eme-partieLe fait que la plupart d’entre nous ayons perdu le contrôle de nos corps subtils est peut-être la plus grande tragédie de l’humanité. Nous laissons les désirs, l’ego, les soucis temporels, la passion, la culpabilité et les préjugés nous tirailler dans toutes les directions. C’est la cause des problèmes auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui.Tout le but du yoga consiste à alléger ce fardeau constamment créé par les corps subtils.

Aussi longtemps que nous restons éloignés de la Source, de la cause de notre existence, ces opposés continuent à s’imposer, parce que nos sens continuent à être attirés vers l’extérieur. Les fonctions du mental qu’on appelle les corps subtils – chit (la conscience), manas (la contemplation), buddhi (l’intellect) et ahankar (l’ego) – sont elles aussi principalement orientées vers les affaires du monde. Au cours de ce processus, l’âme est enfouie sous des couches de complexités et nous ne pouvons pas nous connecter au centre de notre être. Dès lors, il nous est impossible de mener une vie équilibrée et pleine de joie, car c’est de l’âme que la joie émane. La joie est en fait l’essence de l’âme, alors que pensez-vous qu’il se passe quand on l’enterre et qu’on ne peut pas se connecter à elle?

Une fois que notre attention se dirige vers la Source de notre être, notre monde intérieur commence à s’ouvrir. Les trois fonctions mentales que sont la contemplation, l’intellect et l’ego commencent à servir un but plus élevé. Elles s’affinent et s’harmonisent pour aider la conscience à évoluer vers un plan supérieur d’existence. L’âme reçoit alors l’attention et la nourriture voulues, et nous pouvons fonctionner de manière holistique, le corps, l’esprit et l’âme étant en harmonie. Bien que notre conscience passe d’un niveau à un autre, pendant le sommeil profond, aucun de nous n’en est conscient. L’intellect et l’ego sont en mode «off» quand nous dormons; pendant le sommeil, nous ne sommes personne. En revanche, dans le vrai samadhi, on puise naturellement à la Source.

Le fait que la plupart d’entre nous ayons perdu le contrôle de nos corps subtils est peut-être la plus grande tragédie de l’humanité. Nous laissons les désirs, l’ego, les soucis temporels, la passion, la culpabilité et les préjugés nous tirailler dans toutes les directions. C’est la cause des problèmes auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui: les conflits et les abus humains, les problèmes environnementaux, les troubles émotionnels, les maladies mentales et les maladies liées au stress. Tout le but du yoga consiste à alléger ce fardeau constamment créé par les corps subtils. Mais nous ne sommes pas des victimes passives, étrangères à leur propre destin. Dieu nous a donné la sagesse d’utiliser ces mêmes instruments, les corps subtils, pour remonter jusqu’à la Source.

Swami Vivekananda l’explique si clairement dans son commentaire sur les Yoga Sutras de Patanjali: «Chit se manifeste sous ces différentes formes: la dispersion, l’obscurcissement, l’affaiblissement et la concentration. Ce sont les quatre états dans lesquels la substance mentale se manifeste. D’abord la forme dispersée, l’activité, qui a tendance à se manifester sous la forme du plaisir ou de la douleur. Puis la forme sombre, l’obscurité, dont la seule tendance est de blesser les autres. L’ekagra, la forme concentrée de chit, est ce qui nous mène au samadhi

Ekagrata est la tendance centripète de la conscience, tendance que nous pouvons induire dans une méditation soutenue par toutes les autres pratiques de l’ashtanga yoga. Patanjali la résume dans l’un des plus importants et plus profonds de ses Yoga Sutras:

4.6: Tatra dhyana jam anasayam

Seul l’esprit originel, dont le dévoilement résulte de la méditation, est sans désir et libre des impressions. L’esprit originel existe en soi, il n’a pas besoin de soutien, de cause ou de motivation.

OUTILS PRATIQUES

Dans la pratique Heartfulness, c’est la pranahuti qui rend la méditation si efficace, car elle nous fait entrevoir notre esprit originel dès la toute première méditation. Tout comme les poissons explorent les différentes profondeurs de l’eau d’un étang, pranahuti nous transporte sans effort jusqu’aux profondeurs de la conscience du samadhi, ce dont nous ne ferions pas l’expérience aussi facilement et rapidement sans elle. On peut également la comparer à un ascenseur dans un gratte-ciel – un ascenseur unidirectionnel qui monte vers le but de notre existence.

Chaque matin, par notre méditation, nous créons un état méditatif qui nous accompagne dans notre journée. Chaque soir, pendant le nettoyage, nous créons un état de pureté, et chaque fois que nous prions, nous créons un état de dévotion dans le cœur; ainsi «vidés» et réceptifs, nous restons connectés à la Source. Quand nous conservons et entretenons ces trois états tout au long du jour, cela maintient en mouvement la toupie de notre condition intérieure – créant ainsi un magnifique état d’équilibre.

La prière Heartfulness a aussi un impact important sur l’approfondissement de notre expérience du samadhi lorsqu’elle est pratiquée le soir avant de s’endormir et le matin au réveil. Si elle est bien accomplie, elle nous relie à notre conscience sushupti la plus profonde, en introduisant de la conscience dans l’état de sommeil profond. Nous nous sentons entrer et sortir d’un niveau de conscience à un autre – ce qui dans les neurosciences correspond au spectre de fréquences des ondes cérébrales, depuis les ondes delta du sommeil profond jusqu’aux ondes gamma des états d’intense activité cognitive. Notre conscience devient extensible, elle se dilate et se déplace plus facilement de la surface aux profondeurs. Progressivement, au fil du temps, tous ces états peuvent coexister simultanément dans la conscience à trois cent soixante degrés du sahaj samadhi. Il faut en faire l’expérience pour le comprendre – c’est un état d’esprit extrêmement dynamique, fluide et réactif.

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La pratique quotidienne du nettoyage Heartfulness nous aide à atteindre le but du yoga en purifiant nos corps subtils, le champ de notre conscience. À mesure que les samskaras sont enlevés, couche après couche, que les koshas purifiés sont transcendés, que la pensée, l’intellect et l’ego sont raffinés, et que le calme en résulte, le samadhi nous vient sans effort.

Chaque matin, par notre méditation, nous créons un état méditatif qui nous accompagne dans notre journée. Chaque soir, pendant le nettoyage, nous créons un état de pureté, et chaque fois que nous prions, nous créons un état de dévotion dans le cœur; ainsi «vidés» et réceptifs, nous restons connectés à la Source. Quand nous conservons et entretenons ces trois états tout au long du jour, cela maintient en mouvement la toupie de notre condition intérieure – créant ainsi un magnifique état d’équilibre. On appelle cette pratique le souvenir constant, et lorsque nous sommes capables de le maintenir pendant toute la journée, non seulement nous mettons fin à la formation de samskaras, mais nous développons de façon naturelle notre aptitude au sahaj samadhi.

Comment y parvenir? Premièrement, bien méditer. Deuxièmement, s’abandonner à l’existence de l’âme, à la Source, au Maître intérieur. L’abandon est la clé, parce qu’alors nos efforts ne font pas appel à la force et cette absence d’effort volontaire est nécessaire pour faire l’expérience du samadhi. En effet, comment pourrait-il y avoir de la force dans l’état originel d’avant la création, dans le «rien»?

Cette qualité d’abandon chez un pratiquant spirituel n’est généralement pas bien comprise. L’ego se rebelle contre ce qu’il voit comme une reddition, et cette idée provoque très souvent des résistances. Mais sans cette qualité essentielle, le samadhi n’est pas possible. C’est une des raisons pour lesquelles il est si important d’avoir un guide de haut niveau, même pour ceux qui sont au sommet de l’évolution spirituelle. Les plus grands saints ont toujours eu des guides, tout comme les plus grands joueurs de tennis ont des coachs; car sans ce sentiment de réceptivité, d’humilité et d’acceptation, en n’étant plus rien aux pieds de la Divinité, comment le courant de la Grâce pourrait-il couler? Comment l’évolution dynamique pourrait-elle se poursuivre? Dès que nous nous disons «je suis là», nous sommes fichus! La troisième chose est donc de créer une dépendance à un guide de haut niveau et de voir où cela nous mène.

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR L’ÉTAT ULTIME

Beaucoup de gens pensent que le samadhi est associé à la Lumière divine, à Sat, à Purusha ou à Dieu, mais le samadhi est au-delà de tout cela, bien au-delà de Satchidananda, et même au-delà de la potentialité qui sert d’assise à la conscience. Dans le véritable samadhi, nous allons au-delà du commencement de la création, au-delà du premier mental de Dieu, jusqu’à l’état de tam ou prakriti qui repose à la base. Nous parvenons au royaume de l’Absolu, de ce qui n’a pas de forme, de l’akasha. C’est le rien d’où tout a surgi et où tout retournera, pareil au rien qui se trouve au centre de la graine d’où a poussé un séquoia géant.

Permettez-moi de finir en vous proposant un sujet de réflexion. Cette vie est-elle simplement là pour que l’âme retourne à la Source avec le même «rien» que lorsque nous sommes venus au monde? Si c’était le cas, à quoi bon? Dans chaque vie, chaque existence, nous arrivons avec une puissance ou un potentiel donnés. Repartirons-nous avec un potentiel plus élevé, enrichi spirituellement? Si nous sommes venus avec une certaine puissance, repartirons-nous avec une puissance cent fois ou mille fois supérieure? N’est-ce pas dans notre désir que notre vie puisse apporter un plus à l’existence collective? Peut-être nous est-il même possible d’apporter un potentiel multiple et diversifié à ce qui viendra après la fin de l’univers, quelle qu’en soit la suite. Cela vaut la peine d’y réfléchir.

Je vous souhaite à tous de faire l’expérience d’états de samadhi de plus en plus subtils grâce aux pratiques du yoga, jusqu’à ce qu’un jour vous puissiez nager dans l’océan infini, tout en vivant une existence humaine pleine de joie. Et cette nage étant elle aussi infinie par nature, il n’y a donc pas de point final au voyage du yoga.

Kamlesh Patel, guide spirituel et responsable international Heartfulness, incarne cette rare fusion du cœur oriental et de l’esprit occidental. Dans une approche à la fois scientifique et pratique, il partage aujourd’hui son expérience de la méditation et de la spiritualité dans des conférences, des interviews et des cours dans le monde entier. Auteur de nombreux écrits, notamment sur l’évolution de la conscience, il vient de co-écrire The Heartfulness Way : Heart-Based Meditations for Spiritual Transformation. Pour en savoir plus: daaji.fr

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