PratyaharaSeriez-vous intéressé si quelqu’un vous disait qu’il existe un ensemble de pratiques simples qui aident à gérer tous les aspects de la vie quotidienne, tout en élevant le potentiel humain à un niveau qui dépasse l’imagination la plus folle? Cela attiserait pour le moins la curiosité de la plupart des gens.

En fait, cela correspond précisément à la description des pratiques du yoga, mais rares sont ceux qui s’en rendent compte. Le yoga comprend un ensemble holistique de pratiques qui visent au développement personnel et au bien-être du corps, de l’esprit et de l’âme. Il y a quelques milliers d’années, le grand sage Patanjali a répertorié les pratiques yogiques en vigueur en son temps et les a présentées dans un traité en huit étapes, qu’on utilise encore aujourd’hui. Il s’agit de l’ashtanga yoga.

Mais les pratiques du yoga ont évolué depuis Patanjali, surtout au cours des 150 dernières années, pour répondre aux besoins de l’époque. Dans cette série d’articles, KAMLESH PATEL décrit chaque étape du yoga à la lumière des pratiques yogiques modernes de Heartfulness. Il nous montre comment concilier nos pratiques spirituelles intérieures avec la vie dans le monde, et comment affiner notre personnalité pour parvenir au véritable état du yoga – c’est-à-dire à l’efficacité dans l’action et à l’harmonisation des aspects spirituel et matériel de la vie.

PRATYAHARA

Pratyahara est la cinquième des huit étapes de la pratique yogique de Patanjali.
Bien qu’il s’agisse d’un des concepts les plus importants du yoga, il n’est
généralement pas bien compris. Le manque de pratyahara est la raison pour
laquelle beaucoup d’entre nous ont de la peine à méditer, et ne profitent pas
autant qu’ils le pourraient des pratiques d’asana et de pranayama. Dans cet
article, KAMLESH PATEL nous aide à comprendre la signification et le
but de pratyahara, et nous indique la façon de l’introduire dans notre pratique
du yoga.

Quel est le problème que nous rencontrons le plus souvent lorsque nous commençons à méditer? «Comment puis-je me débarrasser des pensées et des émotions qui surgissent quand je m’assieds calmement, les yeux fermés, et que je tente de méditer?» Qu’il s’agisse de méditer, de lire un livre ou de résoudre un problème, nos pensées partent souvent dans toutes les directions et nous n’arrivons pas à nous concentrer. Trouvez-vous parfois que, même lorsque vous fermez les yeux, les sons, les odeurs et les activités qui vous entourent vous empêchent d’aller à l’intérieur? Il est facile de se concentrer sur des choses extérieures, par exemple un film ou un match de football, parce que nos sens sont attirés vers l’extérieur, engagés et stimulés. Mais rester concentré intérieurement sur l’objet de la méditation est souvent difficile.

Bienvenue à la cinquième étape de l’ashtanga yoga! Cette capacité de tourner son attention vers l’intérieur est appelée pratyahara, ou «rassemblement vers». La plupart des gens qui pratiquent le hatha yoga ou qui méditent ne pensent guère à pratyahara, il est pourtant vital dans toute pratique yogique. Les quatre premières étapes – yama, niyama, asana et pranayama – affinent les pensées, les actions, la posture et l’énergie, ainsi que la respiration. Lorsque nous atteignons la cinquième étape, nous nous trouvons à un tournant, parce que l’attention se déplace vers le mental, vers les corps subtils.

LES SUTRAS DE PATANJALI

Dans ses Yoga Sutras, Patanjali nous parle de pratyahara:

2.54: Sva vishaya asamprayoge chittasya svarupe anukarah iva indriyanam pratyaharah

Lorsque les indriyas, les organes mentaux des sens et des actions, cessent d’être engagés dans leurs manifestations extérieures correspondantes et se tournent vers le champ de conscience dont ils sont issus, c’est là la cinquième étape, appelée pratyahara.

2.55: Tatah parama vashyata indriyanam

Grâce à ce retournement vers l’intérieur des organes des sens et des actions, il nous vient la capacité suprême de contrôler et de maîtriser ces sens qui, sans cela, se tournent vers l’extérieur, vers leurs objets.

Pratyahara - méditantLES CORPS SUBTILS ET LA PERCEPTION

Pour vraiment comprendre le concept de pratyahara, il faut connaître la science de la perception humaine, et la façon dont nous utilisons les organes des sens, qui font partie du corps subtil. Voici les 19 corps subtils principaux:

  • Les quatre corps subtils (ant): la conscience (chit), le mental (manas), l’intellect (buddhi) et l’ego (ahankar).
  • Les cinq flux d’énergie (pranas): le flux vers l’intérieur qui régit la respiration et la réception; le flux descendant qui va vers l’extérieur, associé à l’élimination physique et mentale; le flux qui équilibre et intègre, associé à l’assimilation et à la digestion; le flux qui monte vers des niveaux plus élevés de conscience et régit l’expression de soi; le flux qui passe par les nadis: le système circulatoire, le système nerveux, le système lymphatique, les muscles et les articulations, les pensées et les émotions.
  • Les cinq sens entrants, les jnanendriyas: la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.
  • Les cinq sens sortants, ou processus énergétiques, les karmendriyas: l’élimination, la reproduction, le mouvement, la saisie par les mains et la parole.

Pratyahara est la capacité de diriger le flux d’attention des cinq organes des sens vers l’intérieur. L’ énergie est consciemment retirée des sens. Nous savons comment la perception se produit:

  • D’abord nous captons les impressions du monde extérieur par nos cinq sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.
  • Puis les organes internes de perception, agissent via les centres du cerveau et transmettent ces impressions au mental.
  • Le mental relaye à travers ses couches ces mêmes impressions à l’âme.
  • Quand tous ces éléments coopèrent, nous percevons un objet extérieur.

Quand nous laissons nos sens se diriger vers la périphérie, nous sommes constamment attirés par le monde extérieur. Nous n’avons plus recours à nos ressources intérieures et recherchons tout à l’extérieur. L’entropie s’installe. Pratyahara est l’opposé de l’entropie. En procédant avec sagesse, il n’est pas si difficile de détourner notre attention des sens, mais cela doit se faire naturellement, grâce à une pratique qui élargit la conscience et ouvre le cœur. Nous verrons plus loin comment les pratiques Heartfulness nous mènent de façon très satisfaisante à pratyahara.

Il existe des systèmes qui tentent d’imposer ce retrait à l’intérieur – par l’hypnose, le chant, les drogues ou les pratiques méditatives répressives – mais il est toujours préférable de choisir une voie naturelle. C’est un critère essentiel pour évaluer et choisir une pratique personnelle: «Est-elle naturelle? Me permet-elle d’ouvrir mon mental, d’être le témoin de ses activités et de diriger peu à peu l’attention des sens vers l’intérieur?»

Celui qui est capable de contrôler le flux du mental vers l’extérieur, de le libérer de l’asservissement des sens, a réalisé pratyahara. Le mental va de toute façon bouillonner pendant la méditation, car il est dans sa nature de penser. Au début, beaucoup de pensées et d’images perturbantes peuvent survenir, mais de jour en jour ces fluctuations diminuent, et le mental se calme peu à peu. Au cours des premiers mois d’une pratique de méditation, il peut y avoir de nombreuses pensées, mais plus tard elles s’apaisent et, à un moment donné, le mental est sans ride. Ça, c’est le plus facile – c’est le reste de la journée, quand nous ne méditons pas, qui exige de la maîtrise!

Dans le yoga, nous devons être attentifs à pratyahara. Même si nous maîtrisons yama et niyama, asana et pranayama, ces quatre étapes de l’ashtanga yoga doivent être associées à la cinquième pour nous permettre d’atteindre une réelle pureté et une simplicité de caractère, par la maîtrise des fonctions sensorielles du mental. Et les fonctions du mental, des corps subtils, sont les plus épineuses de toutes! On pourrait dire que c’est là le début de la marche vers la liberté, parce qu’avant d’avoir cette maîtrise, nous ne sommes que des marionnettes à la merci de nos sens et de nos désirs.

Vous avez peut-être lu ces paroles de sagesse millénaire dans les Upanishads :

Mana eva manushyanam
karanam bandha-mokshayoh
bandhaya visayasango
muktyai nirvisayam manah

 

Pour l’homme, le mental est la cause
de l’esclavage et le mental
est la cause de la libération.
Le mental absorbé dans les objets
des sens est la cause de l’esclavage,
et le mental détaché des objets
des sens est la cause de la libération.

LA PLEINE CONSCIENCE N’EST QUE LA PREMIÈRE ÉTAPE

Swami Vivekananda a dit un jour: «Pratyahara est un “rassemblement vers”, une tentative de maîtriser le mental et de le centrer sur l’objet désiré. La première étape consiste à laisser le mental dériver, à le regarder, à voir ce qu’il pense, à n’en être que le témoin. Le mental n’est ni l’âme ni l’esprit. Il n’est que de la matière sous une forme plus fine, il nous appartient et nous pouvons apprendre à le manipuler au moyen de l’énergie des nerfs.»

C’est dans le yoga que se trouvent les origines de la pleine conscience, qui a traversé les cultures en se transformant sur des milliers d’années. Vivekananda la définit comme la première étape de pratyahara: être un témoin de notre mental. En Occident, la plupart des recherches scientifiques sur la méditation sont centrées sur cette pratique d’«être un témoin du mental» et sur la capacité qui en découle «d’apprendre à le manipuler par l’énergie des nerfs». C’est la base de nombreuses recherches modernes en neurosciences.

Mais pratyahara va au-delà de ce premier pas. Vivekananda poursuit: «Le corps est la vision objective de ce que nous appelons le mental, qui est subjectif. Nous – le Soi – sommes au-delà du corps et du mental; au-delà de la subjectivité ou de l’objectivité; nous sommes l’atman, le témoin éternel et immuable. Le corps est la pensée cristallisée.»

Vivekananda nous indique les méthodes qui permettent de développer pratyahara: «La façon la plus facile de contrôler le mental est de s’asseoir calmement et de le laisser dériver où il veut pendant un certain temps. Accrochez-vous à cette idée: « Je suis le témoin qui regarde son mental dériver. Le mental n’est pas moi. » Puis regardez-le penser, comme s’il était une chose totalement distincte de vous-même. Identifiez-vous à Dieu, jamais à la matière ou au mental.

Pratyahara - Vivekananda«Représentez-vous le mental comme un lac calme qui s’étend devant vous, et les pensées qui vont et viennent comme des bulles qui montent et éclatent à sa surface. Ne faites aucun effort pour contrôler les pensées, mais observez-les et suivez-les en imagination pendant qu’elles partent à la dérive. Cela réduira peu à peu les cercles. Car le mental recouvre de larges cercles de pensée et ces cercles deviennent toujours plus grands, comme ceux qui se produisent sur un étang quand on y jette une pierre. Il faut inverser le processus, partir d’un immense cercle et le faire diminuer jusqu’à ce que pour finir nous puissions fixer notre mental sur un seul point et l’y maintenir. Tenez-vous à cette idée: “Je ne suis pas le mental, je vois que je pense, je regarde mon mental agir”, et de jour en jour votre identification à la pensée et aux sentiments diminuera, jusqu’à ce qu’enfin vous puissiez vous détacher entièrement du mental et savoir véritablement qu’il est séparé de vous. Après cela, le mental sera votre serviteur et vous le contrôlerez à votre guise. La première étape du yogi consiste à aller au-delà des sens.»

Cela signifie-t-il que nous n’utilisons plus du tout les sens? Bien sûr que non – ils nous permettent de naviguer dans le monde et de bien vivre. Sans eux nous souffrons, comme le savent trop bien les aveugles, les sourds et les muets. Il ne s’agit donc pas de supprimer les sens, mais de les affiner et de les utiliser à bon escient. Au début de ma pratique Heartfulness, j’observais Ram Chandra de Shahjahanpur, mon premier guide. L’un de ses yeux regardait toujours vers son cœur, vers l’intérieur, tandis que l’autre regardait le monde et nous tous, ce qui lui permettait de nous guider et de faire son travail. Il utilisait le sens de la vue en harmonie avec pratyahara. Il utilisait son sens de l’odorat de la même manière pour percevoir le monde différemment. Il décrit, dans son autobiographie, comment il a développé, à l’adolescence, la faculté de reconnaître les gens à l’odeur de leurs vêtements: «Cela s’est développé au point qu’à l’âge de quatorze ans je pouvais connaître le caractère de quelqu’un à l’odeur de sa transpiration.» Les sens sont essentiels dans la vie et peuvent être très utiles, pour autant que nous les maîtrisions et qu’ils ne soient plus à la merci de désirs extérieurs.

CYCLES NATURELS

Il y a une autre astuce qui aide à développer pratyahara: utiliser les nadis et la respiration. Généralement, les heures de la journée où nous respirons de façon équivalente par les deux narines sont les moments de sandhya, c’est-à-dire les points stationnaires des cycles solaire et lunaire (midi et minuit) ou leurs points de transition (lever et coucher du soleil). Lorsque nous méditons à ces moments-là, il est plus facile de se tourner vers l’intérieur et d’être calme. De même, lorsque nos énergies s’orientent vers l’intérieur et que le souffle passe par la narine gauche, associée au chandra nadi et au système nerveux parasympathique, nos sens se dirigent facilement vers l’intérieur et notre énergie de pensée s’écoule vers l’intérieur. Nous pouvons utiliser ces périodes pour pratiquer pratyahara.

Pratyahara - portraitLES PRATIQUES HEARTFULNESS

Heartfulness nous emmène plus loin, en simplifiant l’ancienne voie du yoga et en l’accélérant. Il n’est plus nécessaire de suivre séparément, l’une après l’autre, les différentes étapes de l’ashtanga yoga. Yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dhyana et samadhi sont entrepris simultanément. Comment cela fonctionne-t-il par rapport à pratyahara?

Tout d’abord, la méditation Heartfulness est soutenue par la transmission, ce qui facilite la focalisation vers l’intérieur. Comment? La transmission vient de la Source, du Centre, elle nous façonne donc de l’intérieur vers l’extérieur pour que nous soyons en osmose avec le samadhi le plus sublime, et cela dès le début. Pendant la méditation Heartfulness accompagnée de transmission, la transformation se fait de l’intérieur vers l’extérieur, de samadhi à yama, de la huitième à la première étape. En même temps, nous ajustons notre mode de vie de l’extérieur vers l’intérieur, allant ainsi de la première à la huitième étape. Cette approche bidirectionnelle est révolutionnaire, parce qu’elle nous permet d’expérimenter les huit étapes yogiques simultanément, sans avoir à lutter intensément. On nous donne une canne pour marcher, et parfois nous sommes même portés comme un jeune kangourou dans la poche de sa mère, et le voyage se fait sans effort.

Deuxièmement, le nettoyage Heartfulness enlève de nos corps subtils les impressions qui alimentent nos désirs et activent nos sens. Dans les articles précédents, nous avons parlé de toutes les attirances émotionnelles que nous ressentons en raison des impressions accumulées dans le passé. Comment la concentration intérieure pourrait-elle être naturelle tant qu’elles ne sont pas retirées? D’où l’importance du nettoyage.

Ces deux pratiques Heartfulness facilitent pratyahara, car elles accélèrent l’approfondissement de la concentration vers l’intérieur et l’élimination des obstacles. Tout en étant encore témoins des vagabondages du mental pendant la méditation, nous ignorons simplement les pensées qui émergent au moment où elles sont enlevées.

Troisièmement, la prière Heartfulness est une pure pratique de pratyahara. Elle reconnaît que «nous ne sommes encore que les esclaves de désirs qui entravent notre avancement», et nous donne ensuite la solution pour dépasser cette limitation, en nous centrant sur un état d’existence au-delà des sens. La prière nous amène naturellement au centre de nous-mêmes, là où nous n’avons pas besoin des sens pour être un témoin. Car c’est par le cœur que nous sommes en osmose avec une dimension supérieure de l’existence.

Pratyahara - courantsIl y a aussi d’autres pratiques Heartfulness qui favorisent pratyahara, notamment une technique scientifique développée par Ram Chandra de Shahjahanpur. En observant le flux d’énergie de la pensée, il a découvert qu’il descendait du «lac de conscience» – le «chit lake» selon le yoga – qui est associé au cortex préfrontal du cerveau et au brahmanda mandal ou région cosmique dans l’anatomie spirituelle. L’énergie de pensée descend du «chit lake» vers la poitrine et, chez la plupart des gens, elle se dirige à gauche, vers le premier chakra du cœur. De là, elle s’écoule vers l’extérieur sous forme de pensées et d’actions dans le monde.

Puis Ram Chandra a observé que si le « chit lake » est préalablement nettoyé et qu’une partie du flux de l’énergie de la pensée est doucement déviée vers le côté droit de la poitrine, au point 2, le point de l’âme, le chercheur est alors débarrassé des pensées perturbatrices. Lorsque l’attention se porte sur l’âme plutôt que sur les désirs, les sens sont naturellement attirés vers l’intérieur. Pratyahara et vairagya vont de pair, et un grand obstacle est ainsi surmonté très simplement.

Il y a ensuite les pratiques Heartfulness qui maintiennent la pureté des points A, B, C et D, situés autour du point 1 du cœur, là où la plupart des impressions sensorielles se logent initialement dans notre système. Ces pratiques constituent un programme d’entretien quotidien qui permet d’éviter que les sens ne soient constamment à la recherche d’une stimulation extérieure et qu’ils demeurent calmes et indifférents.

Et enfin, il y a le coup de grâce, la technique Heartfulness par excellence pour garder les sens calmes et libérés de toute excitation: c’est la méditation les yeux ouverts ou souvenir constant, l’état méditatif qui se poursuit tout au long de la journée. C’est l’exemple classique de la façon dont Heartfulness fonctionne de l’intérieur vers l’extérieur. Quand la première chose que nous faisons est de méditer avant l’aube, nous parvenons à absorber la transmission très facilement, parce que nous coopérons avec la nature – nous nageons avec le courant. La transmission nous amène à des niveaux profonds de méditation, où nous faisons l’expérience du samadhi, cette condition d’équilibre parfait qui existait avant la création. Nous ne faisons qu’un avec l’âme. Quand nous sortons de la méditation et prenons quelques minutes pour que la condition acquise (acquired) soit dynamisée (enlivened) et nous imprègne (imbibed), nous ne faisons qu’un (one) avec elle, en totale union(¹) . Lorsque nous parvenons à maintenir cet état de samadhi après avoir ouvert les yeux, pratyahara se produit naturellement.

(¹)En anglais, l’énumération des voyelles A E I O U permet de se souvenir des étapes de l’intégration de notre condition.

Pratyahara - huîtreTandis que nous poursuivons notre journée, cette condition sous-jacente demeure en nous et nous permet de rester connectés avec elle tout en vaquant à nos activités. Nous sommes dans le monde, sans que nos sens soient attirés par lui. Nous conservons notre équilibre et absorbons consciemment les choses. Nous restons alertes, pleinement conscients, dans une attention focalisée, tout en étant absorbés en samadhi.

Il y a une légende indienne qui explique cela de façon très poétique: quand l’étoile Svâti monte à l’horizon, qu’il pleut et qu’une goutte de pluie tombe dans une huître, cette goutte deviendra une perle. Les huîtres le savent, et remontent à la surface quand Svâti brille dans le ciel, en attendant de capter une goutte de pluie. Lorsqu’elles l’ont reçue, elles referment leur coquille et plongent au fond de la mer pour cultiver patiemment la perle.

Comment devenir pareils à ces petites huîtres? Comment vivre dans le monde tout en nous détournant des influences extérieures pour cultiver patiemment en nous la vérité, cette perle exquise? C’est là que Heartfulness joue son rôle. Quand nous nous focalisons sur notre cœur, tout est connecté et intégré. Le cœur ne fait pas la distinction entre les niveaux physique, subtil et causal de l’existence, parce qu’il les englobe tous.

En plongeant dans notre cœur chaque matin en méditation, nous deviendrons comme ces petites huîtres. Nous parviendrons ainsi à l’état yogique d’uparati, un état où nous cessons d’être contrôlés par nos désirs et nos sens, car alors notre mental est constamment centré sur la Réalité.

Pratyahara - DaajiKamlesh Patel, guide spirituel et responsable international Heartfulness, incarne cette rare fusion du cœur oriental et de l’esprit occidental. Dans une approche à la fois scientifique et pratique, il partage aujourd’hui son expérience de la méditation et de la spiritualité dans des conférences, des interviews et des cours dans le monde entier. Auteur de nombreux écrits, notamment sur l’évolution de la conscience, il vient de co-écrire The Heartfulness Way: Heart-Based Meditations for Spiritual Transformation.

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